jeudi 13 mars 2008

Suite française

Bien sûr j’en avais entendu parler, j’avais eu envie de lire ce livre qui venait de recevoir le prix Renaudot… nous étions en 2004… le temps avait passé, d’autres livres m’avaient tendu la main, j’avais oublié le livre, gardant dans un coin de ma tête sans doute l’envie non assouvie.

Je cherchais un polar conseillé par une lectrice de mon blog, bien évidemment il n’y était pas parmi les rayons de la petite bibliothèque de cette ville, alors, ne pouvant quitter les lieux sans un livre sous le bras, je cherchai au hasard, lisant les titres, regardant les couvertures, feuilletant en accrochant les phrases, et tombait sur une étagère rassemblant les divers prix littéraire. Suite Française… pourquoi pas ? Il me semblait en avoir lu du bien…
Je ne m’y plongeais que le lendemain matin pour ne plus le quitter.

Son projet était de raconter les vies de plusieurs personnages traversant la guerre jusqu’à la libération. Le livre se termine en juillet 41, Irène meurt le 17 août 1942 à Auschwitz. Son mari qui aura tout tenté pour la sauver mourra le 6 novembre 1942, gazé dès son arrivée à Auschwitz.

Irène Nemirowsky raconte l’exode de plusieurs personnages quittant Paris en juin 40 alors que les Allemands semblent gagner la guerre. J’ai beaucoup aimé cette façon minutieuse de raconter la vie qui suit malgré tout son cours. Malgré cette guerre qui est là, bien présente, la vie continue, plus rude certes mais emplie de ces petites choses qui font la nature des hommes.

"… Cette existence à base de mortelles angoisses n’est supportable qu’à la condition de vivre au jour le jour, de se dire quand le soir est venu : « encore vingt-quatre heures où il ne s’est rien passé de spécialement mauvais, Dieu merci ! attendons à demain « Tous ceux qui entouraient Jean-Marie pensaient ainsi ou du moins agissaient comme s’ils pensaient ainsi. On s’occupait des bêtes, du foin, du beurre, on ne parlait jamais du lendemain. On prévoyait bien les années futures, on plantait des arbres qui donneraient leurs fruits dans cinq ou six saisons ; on engraissait le cochon qui serait mangé dans deux ans, mais on n’escomptait pas sur l’avenir immédiat…"

J’ai beaucoup aimé ce livre, sans doute aussi parce que j’y ai retrouvé certaines choses très proches de ce que mes parents m’avaient raconté de « leur » guerre et puis par certain côté j'y ai retrouvé cette façon qu'avait Emile Zola de s'approcher au plus près des "petites gens".


4 commentaires:

Marguerite-marie a dit...

je l'ai aussi beaucoup aimé de même que ses autres livres.

Anonyme a dit...

Magnifique recit, effectivement!

Le Piou a dit...

P'tain mais t'es partout en fait!!! ;-)

Dr. CaSo a dit...

Le Piou, c'est à Blululie, à Fab, à Valérie, ou à moi que tu t'adresses? ;)