samedi 23 février 2008

neither here nor there


While I was traveling through the south of Spain, I was also reading a book by Bill Bryson called "Neither Here nor There." In this funny book, Bryson (whose book called "I'm a Stranger Here Myself" I had loved) talked about his trip through Europe, alone, in the early nineties: France, Italy, Norway, Yugoslavia, Turkey, Germany, Austria... He usually took the train and stayed a few days in different cities that he had actually visited 20 years before, and makes the funniest (and often acerbic) observations about the people and monuments of the cities he visits. He loves to exaggerate and be caustic or cynical, and sometimes it can be a bit annoying or repetitive, but behind these ironical descriptions of his adventures, there is a lot of truth and some very interesting comparisons between places and people and gripping historical observations (especially when he visits places like Sofia).

I really liked this book but loved it even more because I was traveling too. I, too, was experiencing loneliness, at time, or the sudden urge to stay in a comfortable hotel, or the need for "normal" food, the fear when reading menus that you don't understand and you think you're going to eat something really weird (which I did!!), the way you talk to yourself, the fun of meeting people, the amazing feeling that "history" has happened in some places, the beauty of some monuments, despair at the way some tourists behave, and a lot more. While at the beginning of the book and his trip his reflections are more "fun," the end becomes more reflective and profound and I, too, experienced that, during my trip.

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Pendant que je voyageais à travers le sud de l'Espagne, je lisais aussi un bouquin de Bill Bryson appelé "Neither Here nor There." Dans ce bouquin assez marrant, Bryson (dont j'ai beaucoup aimé d'autres livres, surtout "I'm a Stranger Here Myself,") raconte son voyage en Europe au début des années 1990: France, Italie, Norvège, Suède, Turquie, Autriche... Il prenait en général le train et restait quelques jours dans des villes qu'il avait visitées 20 ans auparavant, et fait des observations drôles (et souvent acerbes) sur les gens et les monuments dans les villes qu'il visite. Il aime exagérer et être aussi caustique ou cynique, et parfois sa facçon de raconter les choses peut être un peu ennuyeuse ou répétitive, mais derrière les descriptions ironiques de ses aventures, il y a aussi beaucoup de vérité et souvent des remarques très intéressantes sur l'histoire de ces endroits et des comparaisons passionantes sur les gens et les pays (surtout quand il visite des endroits comme Sofia).

J'ai bien aimé ce bouquin mais je l'ai surtout adoré parce que moi aussi je voyageais. Moi aussi, j'ai connu la solitude, parfois, ou l'envie soudaine d'un peu de confort dans un grand hôtel, ou le besoin de nourriture "normale," la peur de lire les menus que je ne comprenais pas en pensant que j'allais manger des trucs bizarres (ce qui m'est arrivé!), la façon de me parler à moi-même, le plaisir de rencontrer des gens, les moments incroyables quand on pense à l'histoire qui s'est déroulée dans les endroits visités, la beauté des monuments, le désespoir de voir comment certains touristes se conduisent, et tout ça. Alors qu'au début de son livre et de son voyage, ses descriptions et aventures sont surtout "marrantes," la fin devient de plus en plus passionante et profonde, et je suis moi aussi passée par ces phases lors de mon voyage.

dimanche 17 février 2008

Bonne nuit, doux prince

A la recherche d’un livre bien précis que je ne trouve pas, mon regard balaye les tables sur lesquelles sont posées des dizaines de nouveautés poche et folio. J’en ai lu plusieurs, d’autres dont j’ai lu des critiques ou dont je connais l’auteur ne m’attirent absolument pas. Il y a les titres qui ne donnent pas toujours la clef de ce que sera la lecture.
Je feuillette, lis quelques phrases m’éloigne, reviens… Bonne nuit, doux prince est un de ces titres qui éveille chez moi l’envie de lire. Je ne connais pas Pierre Charras, je n’ai rien lu sur lui, pas de critique sur la couverture mais juste ce résumé – Hommage d’un fils à son père disparu d’un enfant à ses parents, le roman de Pierre Charras est bouleversant.

Il est difficile de parler de ce livre sans trop le déflorer. L’amour d’un père pour son fils et d’un fils pour son père, côte à côte et si loin pourtant, de silence. Je me suis assise avec eux sous les arbres et j’ai laissé filer le temps. L’enfance solitaire, la mère amoureuse follement, un père trop humble.

"Je le voyais s’éloigner, la nuque maigre, le crâne chauve, les épaules effondrées. Je n’ai pas bougé. J’aurais dû l’appeler, le serrer dans mes bras, lui dire que j’étais heureux qu’il me fasse cadeau, pour me faciliter la vie de tous les jours, des objets qui lui avaient permis d’être lui. Mais je n’ai pas bougé, je n’ai rien dit. C’est aujourd’hui, tant d’années parès, que je voudrais le rattraper et le prendre contre moi. Comme un cul-de-jatte qui a mal aux jambes, j’ai mal à mon père. C’est ça au fond, notre histoire. Des gestes qui n’ont pas eu lieu. Des mots que j’ai négligé de dire."

J’ai refermé le livre sans larme mais emplie d’une infinie nostalgie.

dimanche 10 février 2008

Puisque rien ne dure

J'avais lu d'elle - Le jugement de Léa - histoire d'une femme qui va être jugée pour avoir tué son enfant. J'avais aimé l'écriture, je découvrais grâce à un blogueur cet auteur, et comme à chaque coup de foudre littéraire, l'envie de continuer dans ma découverte.
Venait de sortir - Puisque rien ne dure - chez Stock, la "der de couv" déjà me laissait entrevoir que j'aimerais ce livre.

"Je meurs voilà ce qu'elle m'écrit Vincent je meurs viens me voir viens me voir une dernière fois que je te voie que je te touche que je t'entende viens me revoir Vincent je meurs. Et au bas de la feuille, en tout petit, presque illisible, son prénom, Geneviève, tracé lui aussi au crayon à papier, comme le reste de la lettre, de la même écriture tremblante, défaillante, si ce n'avait pas été ces mots-là on aurait pu croire à l'écriture d'un enfant, on aurait pu sourire, froisser la feuille, la jeter à la poubelle et l'oublier ; mais non, ce n''est pas un enfant, c'est Geneviève qui meurt."

C'est un livre lent comme je les aime, d'un couple défait qui referme, apaisé, l'histoire de leur vie, de leur malheur.
Il y a les silences, les peurs, la douceur de la mort.
C'est un dialogue d'abord solitaire puis accompagné, d'un homme qui a fuit pour survivre, d'une femme qui a fuit pour se retrouver.
En se retrouvant ainsi à l'aube solitaire, ils achèveront ensemble ce qui les a séparés.

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Hélas je ne sais que baragouiner l'anglais, un vague "globish" qui n'aurait pas sa place ici. Pas de traduction donc !

dimanche 3 février 2008

three cups of tea

For months, my grandmother has been telling me to read this book (Three Cups of Tea, by Greg Mortenson and David Oliver Relin) and I finally gave in. She was telling me that it was a story about schools so I would like it, but I was more interested in the fact that the story takes place in Pakistan and Afghanistan, before and after 9/11, because I had previously read the book by Mariane Pearl about her husband, journalist, who was killed in Pakistan in 2002, and find it very interesting to read accounts from the "inside." So I got it (actually my sister gave it to me for Christmas).

It is the true story of this American climber who, one day, gets lost and ends up in a remote village in Pakistan. The people there take such good care of him in spite of their poverty that he promises them he'll come back and build a school for them. The first part of the book tells of his difficulties handling his personal life, finding money to build that school, and being accepted as a foreigner in a country that's not particularly keen on letting girls go to school. It's incredible. The second part of the book takes place post-9/11 and tells of the even greater difficulties he encountered as he tried to build more schools in Pakistan and also in Afghanistan, at a time when Americans are bombing Afghanistan and killing thousands of innocents. This second part is a bit harder to read but still, it is just unbelievable that this one man managed to do what he did (and is still doing). His message is that it's the lack of education that created the kind of terrorism we see today in these countries. Excellent book!

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Depuis des mois, ma grand-mère me disait de lire ce bouquin (Three Cups of Tea, par Greg Mortenson et David Oliver Relin). et je l'ai finalement écoutée. Elle pensait que ce bouquin me plairait parce que ça parle d'éducation, mais j'étais plus intéressée par le fait que l'histoire se passe au Pakistan et en Afghanistan, avant et après le 11 septembre, parce que j'ai lu un bouquin de Mariane Pearl à propos de son mari, journaliste, qui s'est fait décapiter au Pakistan en 2002, et que j'aime bien les récits "de l'intérieur." Donc je l'ai lu (ma frangine me l'a offert pour Noël).

C'est l'histoire (vraie) d'un Américain qui, en essayant d'escalader le K2 se perd et se retrouve dans un petite village loin de tout au fin-fond du Pakistan. Les habitants de ce village prennent si gentillement soin de lui malgré leur pauvreté qu'il leur promet de revenir et de leur construire une école. La première partie du bouquin raconte sa vie personelle, ses difficultés à trouver de l'argent pour construire cette école, et la façon incroyable qu'il a d'arriver (plus ou moins) à se faire accepter dans un pays qui n'est pas particulièrement heureux de le voir construire des écoles pour les filles. C'est très impressionant. La deuxième partie est un peu plus difficile à lire et se passe après le 11 septembre. Ca raconte ses difficultés de plus en plus importantes à construire ces écoles au Pakistan et aussi en Afghanistan, alors qu'à ce moment-là les Américains sont en train de bombarder l'Afghanistan et de tuer des milliers de personnes innocentes. C'est incroyable de voir ce que cet homme a réussi à faire dans ces conditions (et continue à faire, d'ailleurs). Son message est le suivant: c'est le manque d'éducation qui a créé la situation de terrorisme qu'on connait aujourd'hui dans ces pays. Excellent bouquin!