dimanche 30 mars 2008

Une vraie Parisienne

Résumé
Agnès de Couroye, une aristocrate ravissante, drôle et cultivée, fait visiter Paris à des étrangers fortunés. Bruce Fairfield a vendu des millions de disques. Aux États-Unis, c'est une superstar. Avec elle, il va du château de Fontainebleau au défilé Galliano, de palace en musée... Et il tombe amoureux. Quand Agnès l'accuse de viol, la police, la justice et les avocats s'en mêlent. Soudain se révèle l'indécence d'une époque où les stars se croient tout permis, où l'argent s'étale, où la justice devient un instrument et l'amour un calcul.

Verdict
Un peu mieux que Voici dans le style, mais tel un MacDo où l'on a encore faim en sortant et pourtant les calories s'accrochent; avec « Une Vraie Parisienne », l'ennui est tenace et on reste avide de vraie littérature. Une jolie suite de calembours cependant.

Note 2/5

Pas de traduction en anglais car je doute fortement que le présent ouvrage ait l'honneur d'une traduction.

lundi 24 mars 2008

Le Pilates des Paresseuses

Qu'on se le dise: "paresseuse" est un terme qui s'applique particulièrement bien à moi, en particulier quand on parle de faire de l'exercice. Le point d'orgue de ma journée consistant généralement à marcher 50m sur le parking pour récupérer ma voiture après avoir passé 8 heures assise derrière un ordinateur.

Je suis donc coutumière des "petits guides des paresseuses" mais j'ai souvent été déçue parce que ceux-ci finissaient toujours par recommander de faire un effort et de se bouger quand-même, ce qui n'était clairement pas mon intention.

Par contre, ce guide-ci porte bien son titre, et je sens bien que je ne vais plus le quitter!
En effet, le Pilates est vraiment une méthode douce qui permet de se muscler sans faire d'efforts violents (sans trop transpirer non plus). En l'occurrence ce livre explique des exercices qu'on peut faire allongée dans le canapé ou sur son lit!
Il propose aussi un test pour déterminer quelle type de paresseuse vous êtes et quelles en sont les causes, afin d'adapter votre programme à votre situation - par exemple, un programme énergisant pour celles qui, comme moi, piquent du nez sur leur bureau en début d'après-midi.

Enfin, il faut noter que les résultats sont rapides: on les sent après 10 séances, on voit les premiers effets après 20 séances, et vos amis remarqueront les changements après 30 séances. Avec une séance de 15 minutes par jour; moi j'en dis: fonçons.

vendredi 21 mars 2008

late nights on air

I don't know what it is with Canadian authors but I have a hard time getting used to the style, although I am not sure how to define that style. It seems closer to nature, deeper, and almost more "French" than any of the American books I've read before. Anyway, I'll keep trying. This book that I just finished, "Late Nights on Air" by Elizabeth Hay was quite good, really. I liked (but didn't like at the same time) that there were several stories going on at the same time and that the ending was both happy and sad. I really liked reading about life in the North, the big white north, and to learn more about the history of these places that I see on maps and always wonder if people really live there. And I found it very interesting to read about radio and how things are done (or were done I guess) at CBC radio (which I often listen to).

This is the story of a group of people who work for CBC in Yellowknife. We learn about their past and see them go through life (and death) for about 10 years. Dido is beautiful, Gwen is lonely, Harry has cauliflower ears, Eleanor reads the Bible, Eddy beats up women, Lorna misses her first husband, Ralph takes beautiful pictures of nature, the Denes don't want the pipeline... And I guess Hay describes life just as it is, especially in the North: tough and lonely and sad, but sometimes also happy. Maybe I should think about this book a bit more, I am still wrapped in so many emotions after finishing it...

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Je ne sais pas ce que les auteurs canadiens ont de spécial mais j'ai du mal à m'habituer à leur style, bien que je serais incapable de définir ce style. On dirait que c'est plus proche de la nature, plus profond, et presque plus "français" que les livres américains que j'ai lus jusqu'à maintenant. Je continuerai à essayer de comprendre... Le livre que je viens de finir à l'instant, "Late Nighs on Air" d'Elizabeth Hay était pas mal du tout, en réalité. J'ai aimé (et pas aimé à la fois) qu'ils y avait plusieurs histoires qui se déroulaient à la fois et que la fin était triste et heureuse en même temps. J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur la vie dans le grand nord et ces endroits que je vois sur des cartes et je me demande toujours si des gens habitent vraiment là-haut. Et j'ai trouvé particulièrement intéressant de lire ces descriptions de comment les choses sont faites (ou étaient faites, plutôt), à la radio CBC (que j'écoute souvent).

C'est l'histoire d'un groupe de personnes qui travaillent pour la CBC à Yellowknife. On apprend des tas de choses sur leur passé et on passe presque 10 ans dans la vie (et la mort) de ces gens. Dido est très belle, Gwen est solitaire, Harry a des oreilles en choufleur, Eleanor lit la Bible, Eddy bat les femmes, Lorna n'aime pas son nouveau mari, Ralph prend des photos de la nature, les Denes (Chipewyans) ne veulent pas d'un oléoduc... et Hay décrit la vie juste comme elle est dans le grand Nord: difficile, solitaire, triste, mais parfois aussi heureuse. Peut-être que je devrais penser un peu plus longtemps à cette histoire, parce que là je me sens encore enveloppée par tellement d'émotions...

jeudi 13 mars 2008

Suite française

Bien sûr j’en avais entendu parler, j’avais eu envie de lire ce livre qui venait de recevoir le prix Renaudot… nous étions en 2004… le temps avait passé, d’autres livres m’avaient tendu la main, j’avais oublié le livre, gardant dans un coin de ma tête sans doute l’envie non assouvie.

Je cherchais un polar conseillé par une lectrice de mon blog, bien évidemment il n’y était pas parmi les rayons de la petite bibliothèque de cette ville, alors, ne pouvant quitter les lieux sans un livre sous le bras, je cherchai au hasard, lisant les titres, regardant les couvertures, feuilletant en accrochant les phrases, et tombait sur une étagère rassemblant les divers prix littéraire. Suite Française… pourquoi pas ? Il me semblait en avoir lu du bien…
Je ne m’y plongeais que le lendemain matin pour ne plus le quitter.

Son projet était de raconter les vies de plusieurs personnages traversant la guerre jusqu’à la libération. Le livre se termine en juillet 41, Irène meurt le 17 août 1942 à Auschwitz. Son mari qui aura tout tenté pour la sauver mourra le 6 novembre 1942, gazé dès son arrivée à Auschwitz.

Irène Nemirowsky raconte l’exode de plusieurs personnages quittant Paris en juin 40 alors que les Allemands semblent gagner la guerre. J’ai beaucoup aimé cette façon minutieuse de raconter la vie qui suit malgré tout son cours. Malgré cette guerre qui est là, bien présente, la vie continue, plus rude certes mais emplie de ces petites choses qui font la nature des hommes.

"… Cette existence à base de mortelles angoisses n’est supportable qu’à la condition de vivre au jour le jour, de se dire quand le soir est venu : « encore vingt-quatre heures où il ne s’est rien passé de spécialement mauvais, Dieu merci ! attendons à demain « Tous ceux qui entouraient Jean-Marie pensaient ainsi ou du moins agissaient comme s’ils pensaient ainsi. On s’occupait des bêtes, du foin, du beurre, on ne parlait jamais du lendemain. On prévoyait bien les années futures, on plantait des arbres qui donneraient leurs fruits dans cinq ou six saisons ; on engraissait le cochon qui serait mangé dans deux ans, mais on n’escomptait pas sur l’avenir immédiat…"

J’ai beaucoup aimé ce livre, sans doute aussi parce que j’y ai retrouvé certaines choses très proches de ce que mes parents m’avaient raconté de « leur » guerre et puis par certain côté j'y ai retrouvé cette façon qu'avait Emile Zola de s'approcher au plus près des "petites gens".


lundi 10 mars 2008

Les charmes discrets de la vie conjugale

Il y a quelques jours j’ai terminé mon deuxième Douglas Kennedy – Les charmes discrets de la vie conjugale. Il n’a fait que confirmer mon envie d’en lire d’autres. Un Douglas Kennedy se lit comme on regarde une bonne série américaine. On rentre dedans très facilement et on se laisse bercer par l’intrigue, jusqu’au bout. Je le lis en français et cela ne me dérange aucunement car la traduction est vraiment très bien faite (félicitations à Bernard Cohen au passage).

Nous suivons le destin d’Hannah Buchan des années 70 à nos jours, à travers une Amérique déchirée entre ses aspirations progressistes et ses valeurs conservatrices. Fille de parents intellectuels, Hannah a 20 ans au début des années 70 et choisit de se marier à son petit ami médecin et de fonder une famille plutôt que se mêler à la révolution hippie. Installée dans une petite ville très tranquille du Maine, Hannah mène une vie sociale et conjugale très rangée et monotone. Le hasard lui fait rencontrer un homme qui va la sortir de sa routine quotidienne et qui va la rendre complice d’un délit assez grave. Trente ans plus tard son passé va la rattraper et son petit monde bien protégé va s’écrouler autour d’elle.

J’ai beaucoup aimé ce portrait de femme à travers trente ans de changements culturels et sociaux en Amérique.
Une sorte de Madame Bovary made in USA.

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A few days ago I’ve finished reading my second Douglas Kennedy’s book – State of the Union. That book strengthened the fact that I want to read more books from this Author.
Kennedy’s books are read like one would watch a season of its favourite series on TV. Easy to get caught in the action and quickly hooked up. I don’t mind reading the translation into French because his translator does an excellent job – congrats to Bernard Cohen.

This is the story of Hannah Buchan from the 70’s to today, through a changing America: from civil rights protests and anti-war marches, sexual liberation and hallucinogenic drugs with conservatives values in the background. Hannah is the daughter of a famous radical professor and a painter. She is 20 years old in the early 70’s and prefers to get married to her doctor boyfriend instead of embracing the age of profound social changes. Once installed in a nowhere corner of Maine, boredom sets in ... until an unforeseen moment of personal rebellion changes everything. Especially as Hannah is forced into breaking the law.
For decades, this one transgression in an otherwise faultless life remains buried. But then, in the charged atmosphere of America after 9/11, her secret comes out and her life goes into freefall.

I truly enjoyed this picture of an American woman through the cultural and social changes of the last 30 years.

dimanche 9 mars 2008

run

Last October, I was at the airport waiting for my parents' plane to land and as usual, I was very early and the plane was pretty late. Luckily, someone had left a newspaper on the benches and I read the cultural section with great interest. That's where I found a review of "Run," a new book by Ann Patchett. So when my parents decided to go visit my sister in the United States (where books are much cheaper than here), I asked them to get me this book (and a few others too).

This is the story of an unusual New England family who becomes even more unusual. After the birth of one son, the white parents adopted two little black boys even though the father was in politics and it didn't look good at the time, then the mother died. The father raised his children as best as he could but things didn't always go smoothly. Anyway, the story starts when one night, there is a car accident, and some intriguing people enter this family's life and will change them forever. I have to admit that the suspense and the intrigue are quite good, and I really like the fact that at the end, the reader knows something that the family will never know. But some points are not resolved well and I don't like it, and I felt like Patchett tries hard to raise "important" racial issues but really fails to do a good job. It felt like it was not something she knew enough about, maybe. Anyway, good book overall.

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En october, j'étais à l'aéroport en train d'attendre que l'avion de mes parents attérisse et comme d'habitude, j'étais arrivée très en avance et l'avion était pas mal en retard. Heureusement, quelqu'un avait laissé trainer un journal sur le siège et j'ai pu lire la section culturelle avec beaucoup d'intérêt. J'y ai trouvé une petite critique de "Run," un nouveau livre de Ann Patchette. Et quand mes parents ont décidé d'aller rendre visite à ma soeur aux Etats Unis (où les bouquins sont beaucoup moins chers qu'ici), je leur ai demandé de me rapporter ce bouquin (et quelques autres aussi).

C'est l'histoire d'une famille atypique de la Nouvelle Angleterre qui devient encore plus spéciale. Après la naissance d'un fils, les parents (blancs) adoptent deux petits garçons noirs malgré le fait qu'à l'époque, le père faisait de la politique et cette adoption ne l'a pas aidé. Ensuite, la mère meurt et le père continue d'élever ses enfants, mais les choses ne sont pas toujours faciles. L'histoire commence vraiment au moment d'un accident de voiture, et des gens très particuliers entrent dans la vie de cette famille et change pas mal de choses! Je dois avouer que le suspense et l'intrigue sont vraiment réussis, et j'ai beaucoup aimé le fait qu'à la fin, le lecteur sait quelque chose que la famille en question ne saura jamais. Mais il y a quelques points qui ne sont pas résolus et ça m'énerve un peu, et il m'a semblé que Patchett essayait de discuter de problèmes raciaux "importants" sans vraiement réussir. J'avais l'impression que c'était un domaine qu'elle ne connaissait pas bien, peut-être. Malgré tout, ce bouquin est pas mal.